Boulevard Suchet
16e arrt Boulevard Suchet
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Situation | |||
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Arrondissement | 16e | ||
Quartier | Auteuil Muette |
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Début | 1, place de Colombie et avenue Henri-Martin | ||
Fin | Rue d'Auteuil et place de la Porte-d'Auteuil | ||
Morphologie | |||
Longueur | 1 700 m | ||
Largeur | 30 m | ||
Historique | |||
Dénomination | 1864 | ||
Ancien nom | Rue Militaire | ||
Géocodification | |||
Ville de Paris | 8721 | ||
DGI | 9107 | ||
Géolocalisation sur la carte : Paris
Géolocalisation sur la carte : 16e arrondissement de Paris
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Images sur Wikimedia Commons | |||
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Le boulevard Suchet est un boulevard du 16e arrondissement de Paris. C'est une partie des boulevards des Maréchaux.
Situation et accès
[modifier | modifier le code]Le boulevard part de l'avenue Henri-Martin à la porte de la Muette et arrive à la rue d'Auteuil, où il laisse la place au boulevard Murat après la porte d'Auteuil.
Le boulevard Suchet est accessible par la ligne de bus de Petite Ceinture.
Origine du nom
[modifier | modifier le code]Il a reçu son nom de Louis Gabriel Suchet (1770-1826), duc d'Albufera, maréchal de France[1].
Historique
[modifier | modifier le code]Le boulevard Suchet fait partie de la ceinture de boulevards créée à partir de 1861 le long de l'enceinte de Thiers, à la place la rue Militaire.
Classé dans la voirie parisienne en vertu du décret du , il prend son nom actuel par un autre décret en date du .
Le 15 septembre 1918, durant la Première Guerre mondiale, une bombe explose sur le Bastion no 62 en face du no 61 boulevard Suchet lors d'un raid effectué par des avions allemands[2].
Bâtiments remarquables et lieux de mémoire
[modifier | modifier le code]- Le couple d'acteurs Mireille Balin et Tino Rossi s'installe en 1941 « dans un petit appartement de quatre pièces d’un vieil immeuble du boulevard Suchet »[3].
- L'industriel Serge Dassault (1925-2018) y a vécu, « comme un bon bourgeois de province », avec « aucun signe extérieur de richesse » notent les journalistes Raphaëlle Bacqué et Vanessa Schneider[4].
- Accès au jardin du Ranelagh.
- Aux nos 2 à 10 du boulevard, nos 1-9, avenue du Maréchal-Maunoury, nos 2-4, rue Ernest-Hébert et nos 1-3, place de Colombie, se trouvent les immeubles Walter. Il s’agit d’immeubles de grand luxe, construits dans les années 1930. À peine finis, ils furent investis par l'état major allemand de la Kriegsmarine durant l'Occupation et équipés de puissants moyens de communication et d'abris anti-aériens ; l'amiral Doenitz s'y installa en 1942, ayant quitté son QG de Lorient, vulnérable aux bombes alliées.
- No 6 : le Service de documentation extérieure et de contre-espionnage, ancêtre de la Direction générale de la Sécurité extérieure, héberge le Service Action à partir de 1946[5].
- No 12 du boulevard et no 1 rue Ernest-Hébert : l'acteur Bourvil y meurt en 1970 dans son appartement[6],[7],[8].
- No 14 : immeuble construit en 1930-1931 par l’architecte Michel Roux-Spitz[9].
- No 18 : les attachés commerciaux soviétiques, chargés d'espionnage économique, travaillent et sont pour certains logés à cette adresse pendant la Guerre froide. L'ancien lieutenant-colonel Vladimir Vetrov, notamment, y travaille dans les années 1960[10].
- No 21 (et 9, rue Louis-Boilly) : immeuble de rapport construit en 1912 par l'architecte Charles Labro[11], primé au Concours de façades de la ville de Paris de 1914[12]. On peut y observer une étonnante porte d'entrée en fer forgé et verre.
- No 22 : ambassade de Monaco en France.
- No 24 : la duchesse Wallis Simpson et l'ancien roi britannique Édouard VIII ont vécu ici autour des années 1940[13].
- No 29 : maison sur le toit de laquelle se trouve une tourelle.
- No 35 (et 10, avenue Ingres) : immeuble construit en 1897 par l’architecte Charles Blanche[14].
- No 38 : ambassade de Biélorussie en France.
- No 43 : le résistant Roland Sévegrand y est mort pour la France[15], le ; une plaque lui rend hommage.
- No 45 : à cette adresse se trouve une propriété du clan du président gabonais Ali Bongo[16].
- No 48 : résidence de l'ambassadeur de Malaisie en France.
- À partir du no 53 et jusqu'à la porte d'Auteuil, sur la partie ouest du boulevard, se situent huit immeubles quasi identiques en pierre de taille.
- No 59 : début de l'impasse Léa-Blain.
- No 61 : domicile du peintre William Haussoullier, où il meurt en 1892[17].
- No 69 : la femme de lettres Colette y a résidé avec son mari Henry de Jouvenel de 1916 à 1923 puis seule jusqu'en 1926, dans un petit hôtel particulier depuis remplacé par un immeuble. Elle a écrit : « Habiter Auteuil, cela signifie qu'on fuit la foule, le bruit citadin, qu'on accroche à cette robe de verdure, dont l'ourlet, hélas ! se retire chaque lustre un peu plus vers l'ouest, rongé sur son bord, mangé... »[18],[19].
- No 81 (démoli) : hôtel Roy conçu par l'architecte Hector Guimard en 1898[20], détruit dans les années 1960[21].
- No 87 : domicile de l'homme politique Antoine Pinay (1891-1994).
- Sur son côté occidental, aménagés à la place des anciennes fortifications, le boulevard est bordé à intervalles réguliers par plusieurs squares de forme similaire : du nord au sud, le square des Écrivains-Combattants-Morts-pour-la-France (entre le no 22 et le no 24), le square Henry-Bataille, le square Tolstoï et le square Alfred-Capus. Le boulevard Lannes, situé dans le prolongement du boulevard Suchet, compte des squares du même type.
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Plaque au no 43. -
Le boulevard sous la neige.
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Angle avec le square des Écrivains-Combattants-Morts-pour-la-France.
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Maison de la Malaisie (résidence de l'ambassadeur), au no 48.
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Ambassade de Biélorussie, au no 38.
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Ambassade de Monaco, au no 22.
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Angle avec la rue Louis Boilly.
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Bâtiment de l'ambassade de Madagascar, au no 1.
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Les immeubles Walter, des années 1930.
Dans la fiction
[modifier | modifier le code]Ce boulevard est cité dans le roman Les Dents du tigre de Maurice Leblanc comme lieu de résidence de l'ingénieur Hippolyte Fauville, un des personnages principaux.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Jacques Hillairet, Dictionnaire historique des rues de Paris, Paris, Les Éditions de minuit, 1972, 1985, 1991, 1997, etc. (1re éd. 1960), 1 476 p., 2 vol. [détail des éditions] (ISBN 2-7073-1054-9, OCLC 466966117), p. 532.
- Excelsior du 8 janvier 1919 : Carte et liste officielles des bombes d'avions et de zeppelins lancées sur Paris et la banlieue et numérotées suivant leur ordre et leur date de chute
- « La Vie Merveilleuse de Mireille Balin », Ciné Mondial, 14 novembre 1941.
- Raphaëlle Bacqué et Vanessa Schneider, « Les Dassault, la succession des mauvais sentiments », sur lemonde.fr, (consulté le )
- Paul Aussaresses, Pour la France: services spéciaux 1942-1954, Rocher, (ISBN 978-2-268-04113-1, lire en ligne).
- Acte de décès cote 16D234, Paris 16e du 22 août 1970 au 7 octobre 1970, page 21/31 acte N°1442
- Philippe Crocq et Jean Mareska, Bourvil. De rire et de tendresse, Éditions Privat, , p. 12.
- Dans les archives de Match - Les derniers mois tragiques de Bourvil.
- Michel Raynaud (sous la direction de), Michel Roux-Spitz, architecte (1888-1957), Éditions Mardaga, 1983.
- Bruno Fuligni (dir.), Dans les archives inédites des services secrets, Paris, Folio, (ISBN 978-2070448371).
- Protections patrimoniales, 16e arrondissement, Ville de Paris, Règlement du PLU, tome 2, annexe VI, p. 340 à 432.
- Le Journal, 10 juillet 1914, sur RetroNews.
- Tilar Mazzeo, 15, place Vendôme. Au Ritz pendant l'Occupation, Éditions Vuibert, 2014, 298 p. (ISBN 9782311100495).
- Archives départementales de Paris, Demandes de permis de construire parisiens, volume 6.
- « Sévegrand, Roland, Pierre, Eugène », maitron-fusilles-40-44.univ-paris1.fr.
- Laurent Léger, « Gabon : la carte des luxueuses adresses «mal acquises» du clan Bongo à Paris », sur Libération, (consulté le ).
- /visionneuse.php?arko=YTo2OntzOjQ6ImRhdGUiO3M6MTA6IjIwMjAtMDQtMjYiO3M6MTA6InR5cGVfZm9uZHMiO3M6MTE6ImFya29fc2VyaWVsIjtzOjQ6InJlZjEiO2k6NDtzOjQ6InJlZjIiO2k6MjM4Mzg3O3M6MTY6InZpc2lvbm5ldXNlX2h0bWwiO2I6MTtzOjIxOiJ2aXNpb25uZXVzZV9odG1sX21vZGUiO3M6NDoicHJvZCI7fQ==#uielem_move=-30%2C-144&uielem_rotate=F&uielem_islocked=0&uielem_zoom=120 Archives de Paris 16e, acte de décès no 424, année 1892 (vue 27/31).
- Jacques Hillairet, Dictionnaire historique des rues de Paris, Les Éditions de minuit, troisième édition, 1963, supplément, 1972, « Boulevard Suchet », p. 132.
- Société des amis de Colette, « Lieux de vie », sur amisdecolette.fr (consulté le ).
- René Jullian, Histoire de l’architecture en France, Philippe Sers, Paris, 1984 (ISBN 2-904057-07-2).
- « L’hôtel Roy, 81, boulevard Suchet - Paris 16e », sur lartnouveau.com.
Annexes
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]- Liste des boulevards des Maréchaux et des portes de Paris
- Liste des voies du 16e arrondissement de Paris